notretempsn

Elections Locales : Un imbroglio aux relents de Plébiscite.


Rédigé le Mercredi 20 Octobre 2021 à 00:12



Dans l’histoire de notre pays, il est difficile de retracer des élections aussi complexes par leurs enjeux, mais surtout l’issue qu’elles vont réserver dans la marche du Sénégal.


Les élections locales ont toujours été disputées, car il s’agit de questions de légitimité locale, de voisinage, bref de relations personnalisées qui transcendent les appareils politiques. Il suffit simplement de jeter un coup d’œil sur les listes pour s’en apercevoir, notamment par les profils qui y figurent.

Pour les élections du 23 janvier 2022, il y’ aura des surprises car les nombreux obstacles qui se sont dressés devant les volontés de briguer les suffrages des électeurs qui avaient hâte de se débarrasser de leurs maires sans bilan pour ne pas dire plus, ont fini par sécréter une ingéniosité telle que l’objectif visé risque de ne pas être atteint.

En effet sous prétexte de limiter les candidatures « pas sérieuses » on a poussé les uns et les autres à faire des alliances circonstancielles, voire du portage, et même des ententes contre nature pour faire face. Résultat des courses on va vers une pléthore de listes.

Pis, la configuration actuelle avec les coalitions qui se forment de part et d’autre de l’opposition comme dans le camp de la mouvance présidentielle va donner à coup sûr à ces élections un aspect plébiscitaire. Finalement il s’agira de voter pour ou contre le candidat de BBY choisi par le Président Macky SALL.
Oui parce que c’est Macky Sall qui a décidé de prendre les choses en main, pour investir dans les localités, suscitant le courroux de certains de ses partisans, et de ses alliés et non des moindres notamment le Maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé, dont il faut dire qu’il a rompu les amarres, et le député Seydou Diouf tous deux responsables de parti.

Les germes sont là, et bien entendu tout candidat de BBY le sera à l’aune de Macky Sall, et tout vote négatif sera considéré comme une sanction contre le choix du Président de BBY, contre lui-même, avec des conséquences fâcheuses dans la future reconfiguration de l’espace politique.

Il faut le préciser le Président de la République a un coefficient de popularité supérieur à son parti. Ce serait catastrophique qu’à ce jeu qu’il sorte avec des résultats négatifs ou en deçà de ceux obtenus lors des différentes joutes électorales où il est parti sous la bannière de sa coalition. L’histoire récente nous enseigne que la suite logique est la chute.

Le même cas de figure se pose également pour les coalitions parties à ces élections avec une configuration qui laisse croire que les leaders vont aller en compétition avec le risque en cas de défaite ( car ils ne seront pas seul face au pouvoir, et surtout le mode de scrutin a changé) de disparaitre de l’espace politique locale sans aucune chance de rebondir d’ici les prochaines échéances.

Tout laisse croire donc qu’ils vont investir les seconds couteaux évitant ainsi la sentence du plébiscite, afin d’évaluer avant d’envisager le futur avec cette fois plus de chance en tant que coalition de se bonifier ou réajuster leur stratégie qui jusque-là semble être « tous contre Macky ».
Malick FALL












Partager ce site

Derniers tweets