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Législatives du 31 Juillet : Majorité présidentielle et opposition, tous au front !


Rédigé le Mercredi 20 Avril 2022 à 12:13


Il est incontestable que la classe politique est en campagne électorale, avec une frénésie que ne justifie pas la seule proximité de la date des élections législatives.
La très forte implication du président de la république, Macky Sall, est si prégnante qu’elle invite à se poser la question, vicieuse au demeurant, de savoir : pour quelle(s) « élection(s) battent -ils campagne ?


Législatives du 31 Juillet :  Majorité présidentielle et opposition, tous au front !
Dans les deux camps majorité comme opposition, l’horizon 2024, comme référentiel, est un élément de langage commun. Comme un leitmotiv. Le spectre des investitures plane sur la classe politique, avec son lot d’empoignades, de disputes et de séparations, entre les différents partis au sein des coalitions. La tâche se révèle d ’autant plus ardue, qu’elles sont encore ouvertes les blessures issues des locales de Janvier 2022. 

Deux mois. Trop court pour panser les blessures et faire la paix pour une autre bataille. 
C’est donc, un espace politique en ébullition, dans un contexte de crise multiforme : sanitaire, alimentaire, économique et judiciaire.  Le ciel est lourd de menaces à quelques trois mois des élections législatives de Juillet 2022. 

BENNO BOKK YAKAAR :  l’unité au forceps 
L’APR resserre ses rangs, et se remobilise, pendant que son président monte en première ligne de la communication, avec des réalisations concrètes au plan des infrastructures, pour séduire l’électorat des grandes villes et surtout les jeunes. Là exactement où ça avait fait mal aux locales dernières. Le président Macky Sall met son bilan sur la balance, et fait la cour aux électeurs. 

Un Macky Sall dans une bulle, avec fatuité, inaugurant à tout bout de champ de très belles réalisations infrastructurelles, et trônant à la tête de l’Union Africaine, jusqu’à s’offrir cerise sur le gâteau : un coup de fil à l’homme qui focalise l’attention du monde entier : Zelezensky, le président de l’Ukraine en guerre. Himself ! Ceci en tant que président de l’Union Africaine. Un leadership au zénith ? On pourrait le penser aisément, au regard de ce qui se passe dans la sous-région. 

Une campagne sur les chapeaux de roue jusqu’au-delà de nos frontières, sous la houlette de Farba Ngom, flanqué de l’ambassadeur Alioune Ndao Fall, secrétaire national à la Diaspora, de Kalidou Wagué, maire de Bokidiawé et de Ablaye Sally Sall, maire de Nabadji dans le Matam. 
 Un périple qui les a menés dans les pays suivants : Gambie, Guinée , Cote d’Ivoire, Gabon et Cameroun. 
Il faut y ajouter un mercato pur et dur, chez BBY et soft chez Yééwi Askan Wi. Bamba Fall maire de la médina, Djibril Wade celui de Biscuiterie, Abdou Bara Dolly Mbacké, Abdou Mbacké Ndao etc. ...ont tourné casaque. La liste est loin d’être exhaustive. 

Au même, moment Aminata Touré, telle un sphinx, bombardée Coordonnatrice nationale du parrainage reçoit les signatures des 13 Délégués régionaux de l’opération de parrainage. Où on retrouve les derniers des dinosaures de l’actuelle classe politique : Moustapha Niasse, Idrissa Seck, tous deux anciens candidats à la présidence de la république, Aminata Toure ancien premier ministre, Amadou Ba ancien ministre des Finances, Aminata Mbengue Ndiaye etc… 

Premier de la farandole à se signaler, Idrissa Seck, président de Rééwmi et du CESE, délégué régional pour Thiès, qui a préféré faire remettre son lot de 100 0000 signatures à Aminata Touré, par un de ses lieutenants, comme pour faire oublier sa lourde défaite aux locales, et laisser penser que son poids politique est resté intact dans son fief de la ville aux deux gares. Lui qui semble désormais être tiré comme un boulet par l’APR et son Chef, consacrant presque la fin de ses illusions. Battu presque partout à Thiès, on se demande comment il s’est organisé pour figurer au nombre des premiers à déposer ses signatures. 

Puis Sidiki Kaba avec 34 000 signatures, suivi d’Amadou Ba pour Dakar 30 000 signatures. L’ancien ministre des finances, délégué régional du parrainage à Dakar, peine à imposer son autorité dans cette mission et y voit la main de ses adversaires au sein du parti. Il s’y prendra par deux fois pour réunir 75 000 signatures, sous le regard amusé de ses détracteurs, et après une boutade interpellative de Macky Sall, lors du dépôt du premier lot de 30 000 signatures. C’est peu, et lent, lui avait dit le président, au regard des enjeux que charrie Dakar.  Le délégué régional de Dakar convoquera une réunion en début de semaine, au cours de laquelle il annonce 45 000 autres signatures, portant son total à 75 000 sur les 300 000 fixés comme quote part de Dakar. Non sans dénoncer les leaders de Dakar qui font dans la rétention des dossiers, préférant s’afficher avec Aminata Touré coordonnatrice nationale, au lieu de déposer auprès du délégué régional qu’il est, conformément au texte. 

Le scénario est le même dans le Fouladou, précisément à Kolda, où le Pr Moussa Baldé, ministre de l’agriculture et président du conseil départemental, essaie de contenir la fronde menée par les militants de Abdoulaye Bibi Baldé ancien ministre, tous étant de l’Apr. 

 Le leader de l’AFP Moustapha Niasse, réussissant 100 000 signatures, malgré les moqueries de Yaye Fatou Diagne, maire de  commune,  réclamant une alternance générationnelle, hic et nunc ! Partira, partira pas ? Ni oui, ni non ! Tiens ?
 
En tout cas la coordination régionale de Dakar de l’AFP a fait dissonance lors d’une réunion en date du 15 Avril, par la voix de son coordinateur Ousmane Samb, en disant qu’à l’AFP « la région de Dakar, en ce qui la concerne a décidé de reprendre l’initiative pour remettre le parti sur orbite ». Contre l’avis du chef ? 

Du côté de Colobane, chez les verts, leurs alliés du PS viennent de tenir un bureau politique houleux, le premier depuis deux ans, qui augure de sombres lendemains, malgré les assurances de la première secrétaire Aminata Mbengue Ndiaye face à une fronde, violemment réprimée. 

Les initiateurs, sont des cadres PS qui réclament leur identité. Rien de moins. Dénonçant violemment les maux d’un parti ayant perdu son essence et ses ambitions, sans leadership. En effet la bande au professeur Issa Samb a lancé l’Initiative de Réflexion et d’action Sociale(IRAS) qui demande « la tenue d’un congrès extraordinaire, après celle d’assises des Socialistes, pour remobiliser et redynamiser le parti, en vue des prochains rendez-vous avec les électeurs ». Non sans dénoncer la boulimie de leur allié ; l’APR, parti présidentiel qui fait preuve d’une indécente boulimie dans le partage du pouvoir. 
On le voit donc, pris isolément tous les partis sont confrontés à des problèmes et dans son ensemble, BBY est traversé par des luttes de positionnement entre les différentes formations politiques. 

Opposition, comme sur du velours ! 
Chez Yééwi Askan Wi, le coordonnateur-superviseur des opérations de parrainage, l’ancien ministre N°2 de l’AFP, Malick Gakou, en mission à Kaolack, rassure et raille la performance de son ancien patron Moustapha Niasse, président de l’assemblée nationale. « Des chiffres faramineux qui ne reflètent pas la réalité du terrain » selon le leader du Grand Parti, qui ajoute : « nous ne faisons pas la course au parrainage. »  
La preuve ? C’est par un sobre et laconique circulaire du 12 Avril qu’il « est demandé à tous les collecteurs pour le parrainage de la coalition Yééwi Askan Wi aux élections législatives de Juillet de transmettre leurs signatures aux délégués régionaux accrédités pour piloter le processus à l’échelle de leurs régions respectives ». Loin de la surmédiatisation de l’APR, avec une sérénité inquiétante et une insolente assurance. Yééwi  Askan Wi rejette le parrainage, exige l’application de la décision de la CEDEAO, et collecte en silence en marchant sur du velours, histoire d’assurer ses arriérés…. 

Tout de même , elle n’échappe pas non plus aux démons de la division, défections et querelles de positionnement, et la perspective de la confection des listes y est, sans doute, pour un tantinet. 

Ainsi Déthié Faye le leader des non-alignés et ses camarades du CRD/FONKK SA KADU ont claqué la porte au motif d’une gestion dans la pure tradition du centralisme Bolchevik de la coalition Yééwi Askan Wi. 
En tout cas contrairement à BBY, la conférence des leaders de Yééwi Askan Wi reste moins secouée par les convulsions internes et fait preuve, non pas seulement d’unité, mais aussi de solidarité, quand on sait qu’ils sont nombreux à y avoir maille avec la justice dans des dossiers encore pendants. 

SI le PDS est si mal en point à en perdre la voix, il en est autrement avec le CRD de l’ancien premier ministre et président de l’ACT Abdoul Mbaye, et de Mamadou Lamine Diallo, député et patron de Tekki, qui semblent avoir trouvé leur voie ! 

Après l’expérience cauchemardesque du parrainage en 2019 lors de la présidentielle, le leader de l’ACT demande purement et simplement le boycott de ses législatives, si le parrainage n’est pas supprimé. Ce qui n’empêche pas les deux alliés du Congrès pour la Renaissance Démocratique (CRD) de faire une tournée à l’intérieur du pays, Tamba, Kolda, Sédhiou et le Pakao. Après Dakar et le Sine Saloum. Collectant des signatures au passage ?  

L’opposition sénégalaise attend la majorité sur des dossiers, autrement plus déterminant que le parrainage, il s’agit des suites que la justice va réserver à la candidature de Khalifa Sall à la présidentielle, au verdict du procès Adji Sarr/Sonko et celui de l’affaire Ndiaga Diouf entre autres. 

Et dans tous ses dossiers pendants, l’opposition fait bloc : s’unir ou périr. 
 
Samba Moussa LY 
 












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