En annonçant une tournée des potes putschistes, notamment chez le général autoproclamé Mamady Doumbouya de la Guinée, chez le capitaine Ibrahima Traoré du Burkina Faso, chez le colonel Assimi Goita du Mali et le Général de Brigade Abdourahamane Tiani du Niger, le Premier ministre Ousmane Sonko veut-il perturber la traditionnelle politique étrangère sénégalaise que Senghor, Diouf, Wade et Sall ont merveilleusement incarnée dans toutes ses dimensions ?
Point commun entre tous ces pays qui sont les symboles absolus du chaos démocratique : le bruit des bottes qui a remplacé le silence des urnes et l’allégeance à Poutine et à sa soldatesque Wagner.
Entre Diomaye Faye incarnation d’un Pastef des lumières et partisan d’une politique étrangère traditionnelle et Ousmane Sonko commandeur du Pastef des ténèbres et programmateur de cette diplomatie parallèle à contre temps de nos positions de principes, c’est le Sénégal qui risque de plonger dans un moment de suspension diplomatique. Les initiatives de Sonko sont des failles qui fragilisent notre démocratie et balafrent l’élégance diplomatique sénégalaise. Le Président de la Republique n’a pas le droit de consentir à ce « pire ».
La politique extérieure sénégalaise ne doit pas être prise en otage. Elle est du ressort exclusif du Chef de l’état. Même si Sonko peut se laisser, de temps en temps, à penser que l’éclatant succès électoral de Diomaye lui était promis, les Sénégalais ont élu un seul président de la République.
PAR MALICK SY