Ouverture du 9e forum mondial de l’eau à Dakar : Macky Sall appelle à une prise de conscience internationale sur les risques de conflits liés à l’eau


Rédigé le Mardi 22 Mars 2022 à 10:22


Le président Macky Sall a appelé ce matin à une prise de conscience internationale sur les « risques élevés de conflits liés à l’eau. Par ailleurs, il a invité le G20 à « prêter attention aux problématiques liées à l’eau.


« Nécessité vitale, besoin spirituel et économique, l’eau est, selon une vieille sagesse, au commencement et à la fin de la vie. » Le président Macky Sall qui s’est ainsi exprimé à la cérémonie d’ouverture du 9e forum mondial de l’eau voulait montrer toute l’importance que revêt cette ressource indispensable à l’existence.
 
Or, regrette l’hôte de cette 9eme édition, si l’on en juge par les indicateurs du Rapport des Nations Unies sur l’eau, publié en mars 2021, la situation n’est pas rassurante.
 
Car, fait-il savoir, c’est 2 personnes sur 5 dans le monde qui vivent dans des régions où l’eau est rare et que les femmes et les filles passent plus de 200 millions d’heures par jour à chercher de l’eau.
 
Par ailleurs président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall ajoute que 2,1 milliards de personnes sont contraintes de consommer de l’eau polluée, 80% des eaux usées sont rejetées dans la nature sans traitement, mettant en péril la santé et la vie de 4,5 milliards d’individus et que 90% des 1000 catastrophes naturelles les plus dévastatrices depuis 1990 sont liées à l’eau.
 
Par conséquent, il soutient que tout laisse croire que si rien n’est fait, la situation ira de mal en pis, en raison notamment de la forte pression démographique, de l’urbanisation rapide et d’activités industrielles polluantes.
 
Ce 9e Forum mondial de l’Eau, pour le président sénégalais, nous donne l’occasion de sonner l’alerte sur la gravité de la situation, afin que les questions liées à l’eau restent au cœur de l’agenda international.
 
« Il y va de la vie et de la santé de milliards d’individus à travers le monde. Il y va également de la préservation de la paix et de la sécurité internationales. », argue le président de l’Ua.
 
La tradition de diplomatie sénégalaise autour de l’eau
 
En accueillant cette 9e édition, Macky Sall dit que le Sénégal a souhaité poursuivre sa tradition de diplomatie de paix et de concertation autour des ressources hydriques.
 
C’est le sens de notre appartenance à deux organismes de bassin, l’Organisation pour la mise valeur du fleuve Sénégal (Omvs) et à l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (Omvg), créées respectivement en 1972 et 1978, et dont les pays membres coopèrent de façon concertée, à travers des activités et infrastructures communes de développement.
 
C’est aussi le sens de notre adhésion à la Convention de 1992 sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontaliers et des lacs internationaux, confie-t-il avant d’enchaîner que c’est, enfin, le sens de l’initiative sénégalaise d’inscrire dans l’agenda du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour la première fois en avril 2016, la thématique eau, paix, sécurité lors de son mandat au Conseil.  
 
« (…) le moment est venu pour qu’une instance comme le G20 prête attention aux problématiques liées à l’eau. »
 
La prise de conscience universelle sur les risques liés à l’eau demeure une question qui préoccupe le Sénégal, si l’on se fie aux propos de l’actuel président.
 
« Nous avions voulu contribuer à la prise de conscience internationale sur les risques élevés de conflits liés à l’eau au 21ème siècle. », a précisé Macky Sall dans la foulée.
 
De la même manière, dit-il, je crois que le moment est venu pour qu’une instance comme le G20 prête attention aux problématiques liées à l’eau, à l’image de ce que fait la Banque mondiale depuis des décennies.
 
Poursuivant son plaidoyer, il insiste: « compte tenu des enjeux globaux qui s’attachent à ces problématiques et à bien d’autres préoccupations mondiales, il me semble d’ailleurs nécessaire que le G20 élargisse sa composition ».
 
En ce sens, le président Sall souligne que l’Union Africaine pourrait ainsi en devenir membre. Et pas des moindres. Car, il explique: « N’oublions pas, en effet, que l’Afrique, compte plus d’un quart des pays membres des Nations Unies, 30 millions de Km2, 1,4 milliard d'habitants, et forme, ensemble, la huitième économie mondiale ».
 
Bassirou MBAYE
LEJECOS


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