Présidentielle du 24 mars 2024 : Anta Babacar Ngom promet la « relève pour la rupture »


Rédigé le Mardi 19 Mars 2024 à 10:30


La candidate à la présidentielle du 24 mars prochain Anta Babacar Ngom est d’avis que la notion d'émergence, tant vantée, semble vide de sens lorsque les conditions essentielles à sa réalisation font défaut. Dans son programme en vue de cette élection, elle soutient que le Sénégal, maintenu dans une posture économique extravertie, continue d'importer l'essentiel de ses besoins. Elle confie que la raison fondamentale de son engagement en politique est de travailler pleinement à la réconciliation des Sénégalais, au redressement de notre pays et à la revitalisa- tion de notre économie nationale.


« Nous proclamons la ‘’décennie du développement industriel du Sénégal 2024-2034’’, une période qui verra le déploiement d'un plan directeur d'une ambition sans précédent touchant l'ensemble des secteurs de l'industrie, fort d'un financement de 20.000 milliards de francs CFA sur cinq ans », s’engage Anta Babacar Ngom.
 
Elle a pour objectif de « doubler la valeur ajoutée du secteur industriel sénégalais, actuellement estimée à 3.639 milliards de francs CFA annuellement, pour atteindre les 10.000 milliards ». En ce sens, la candidate promet de promouvoir activement la préférence nationale, un levier stratégique pour soutenir les entreprises sénégalaises. Pour elle, cette politique est destinée à ériger des milliers de champions nationaux qui, à leur tour, généreront des millions d'emplois durables, contribuant ainsi de manière significative à la prospérité économique du Sénégal.
 
Nous nous engageons à allouer au moins 60% de la commande publique aux entreprises sénégalaises dans tous les marchés internationaux, garantissant ainsi une priorité à l'industrie locale dans l'attribution des contrats publics et un soutien concret à notre tissu économique national », s’engage Anata Babacar Ngom.
 
Faire du Sénégal une puissance agricole africaine d’ici 2029
 
Anta Babacar Ngom promet d’initier la création de sept pôles régionaux de développement agricole, plaçant le monde rural au cœur de ses politiques publiques. Elle s’engage dans la modernisation des techniques de production agricole, le renforcement des capacités des acteurs du secteur, et la professionnalisation des filières spécifiques adaptées à chaque région.
 
Une fois à la tête du pays, elle confie que le développement des Pme agricoles et agroalimentaires sera une priorité, avec l'objectif de mettre en place au moins 250.000 fermes sur l'ensemble du territoire national. A l’en croire, ces fermes pourront employer jusqu'à 2,5 millions de jeunes et de femmes, en collaboration étroite avec les organisations paysannes et le secteur privé.
 
Pour elle, la création d'un Institut national de recherche dédié à l'agriculture, à l'alimentation et à l'environnement constituera un centre d'excellence pour la recherche scientifique et technologique dans ces domaines. Elle déclare que cet institut jouera un rôle crucial dans le développement de pratiques agricoles innovantes et respectueuses de l'environnement.
 
Une pêche moderne, compétitive et durable, comme véritable moteur de croissance économique
  
Anta Babacar Ngom s’engage à  instaurer un moratoire de cinq ans sur la pêche industrielle dans les eaux territoriales sénégalaises, « une mesure cruciale pour permettre la régénération de nos stocks halieutiques et mettre fin à l'exploitation excessive de nos ressources par des flottes étrangères ». Selon elle, « cette pause nous donnera l'opportunité de réévaluer et de restaurer l'équilibre écologique de notre milieu marin ».
 
« Nous mettons en place un Programme de Relance Accéléré de la Pêche et de l'économie maritime, doté de 500 milliards sur cinq ans. Ce programme ambitieux vise à revitaliser notre secteur maritime, en le rendant plus durable et plus productif, au bénéfice de notre économie et de nos communautés côtières », promet la candidate. 
 
Qui s’engage à renforcer la surveillance et le contrôle des zones de pêche pour combattre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), en adoptant des technologies avancées telles que les systèmes de suivi par satellite.
 
Attirer 5 millions de touristes d'ici 2029
 
La candidate de l’Alternative pour la relève citoyenne (Arc) s’engage à mettre en œuvre des mécanismes de financement adaptés pour stimuler rapidement le développement du secteur du tourisme et de la culture. En nous concentrant sur des produits balnéaires, d'éco-tourisme, culturels, de sites religieux et d'affaires, dit-elle, nous visons à attirer 5.000.000 de visiteurs d'ici 2029.
 
Dans son programme, elle compte développer des pôles touristiques dans les régions Nord, Ouest, Sud, Est et Centre du pays, en dotant chaque pôle d'un fonds d'investissement de 200 milliards par an sur 5 ans. « Nous revitaliserons et repositionnerons le Parc Niokolo-Koba comme un parc naturel animalier de référence en Afrique de l'Ouest, renforçant ainsi son attractivité et contribuant à la conservation de la biodiversité », s’engage-t-elle.
 
Faire de l’artisanat la « première entreprise du Sénégal »
  
Anta Babacar Ngom promet de mettre en place un programme quinquennal d’appui au développement du secteur de l’artisanat pour accroître sa production, construire et équiper les infrastructures nécessaires, et renforcer les capacités techniques des artisans. « Notre objectif est de former 2 millions d'artisans sénégalais », explique-t-elle.
 
Elle promet d’établir des partenariats public-privé dans des domaines tels que la couture, la bijouterie, l'ébénisterie, le textile, la cordonnerie et d'autres métiers d'art. Ces partenariats, dit-elle, visent à développer des mécanismes de financement novateurs avec des taux d'intérêt préférentiels, facilitant l'accès au microfinancement pour les artisans.
 
Des investissements dans la création de « domaines artisanaux » dans chaque région, avec des ateliers modernes et des espaces d'exposition, seront déployés d’après son programme. Qui rapporte que ces parcs artisanaux serviront de vitrines pour attirer les visiteurs. De plus, confie-t-elle, nous créons 30 centres de développement artisanaux à travers le pays, y compris des unités de valorisation des matières premières locales.
 
Elle prend l’engagement d’effectuer un recensement exhaustif des artisans et des entreprises artisanales pour évaluer précisément l'impact de l'artisanat sur l'économie nationale. En parallèle, ajoute-t-elle, nous réformons l'Agence pour la promotion et le développement de l'artisanat (Apda) avec une meilleure implication de tous les acteurs concernés, sous l'égide d'un ministère en charge de l'artisanat renforcé, doté d’un budget de 50 milliards de francs Cfa.
 
Les Tic, catalyseur de dynamique économique et de modernisation
  
« Nous mettrons sur pied une Autorité nationale pour la sécurité des infrastructures numériques (Ansin), une autorité nationale en matière de cybersécurité, chargée de coordonner la  politique nationale de cybersécurité et de défendre les infrastructures numériques publiques et privées les plus critiques. 
Dans le même temps, dit-elle, nous installerons à Kayar le « Silicon Valley du Sénégal », un hub technologique qui favorisera l'innovation et la croissance dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (Tic).
 
La candidate de l’Arc prévoit de lancer un plan ambitieux de développement des infrastructures et généraliser l'accès au haut débit et au très haut débit, dans le but d'atteindre un taux de couverture de 100 % d'ici 2029. Pour assainir et dynamiser le secteur des TIC, fait-elle savoir, nous entreprendrons la création de 500 000 emplois nets directs dans ce domaine d'ici 2029. 
 
Pour ce faire, elle explique qu’ils mettront en place une régulation asymétrique qui favorise l'émergence d'acteurs efficaces sur le marché. De plus, poursuit-elle, nous simplifierons le système de taxation du secteur pour encourager les investissements des opérateurs privés, stimulant ainsi l'innovation et la croissance économique.
 
« Nous promouvrons également la généralisation des usages numériques au sein des entreprises, de l'administration publique et du secteur de l'éducation, renforçant ainsi notre économie numérique et notre compétitivité sur le plan mondial », souligne-t-elle. En outre, dit-elle, nous encouragerons l'usage généralisé de l'E-commerce, favorisant ainsi l'inclusion financière et l'accès aux marchés pour tous les acteurs économiques, qu'ils soient petits ou grands.
 
Bassirou MBAYE
LEJECOS


Dans la même rubrique :