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Sénégal: Le président Macky Sall dans un cercle de feu


Rédigé le Lundi 6 Décembre 2021 à 10:22


La semaine passée n’aura pas été de tout repos pour l’état du Sénégal et en premier son Chef, le président Macky Sall.
De la grève décrétée par le Cadre Unitaire des Syndicats des Transporteurs Routiers, à la levée de boucliers de l’opposition, en passant par les scandales de la poste et les convulsions dans le monde de l’éducation, sans oublier la résurgence de la corruption dans les contrats pétroliers remis au gout du jour par Transparency International et quelques pays dont les Usa, c’est bien un cercle de feu qui ceinture le chef de l’état.


Dakar est d’un calme inquiétant, de ces silences qui augurent une tempête dévastatrice, depuis que le mot d’ordre de grève d’abord de quarante-huit heures, puis illimité est décrété par le cadre unitaire des syndicats des transporteurs routiers.
Cette grève est symptomatique du profond malaise qui règne dans ce secteur, comme dans bien d’autres en cette fin d’année 2021. Elle est un filet de fumée du feu incandescent de la mal gouvernance qui brûle notre pays, et consume toute l’administration Sénégalaise, et dont dira un éminent économiste de mes amitiés, qu’elle est facteur numéro un de notre sous-développement.

Au-delà des tracasseries policières que déplore la corporation, il est question de la disparition de plusieurs milliards en faveur du développement de cette activité, de l’inflation de certains coûts, comme les plaques d’immatriculation qui passent de 6000FCFA à 40 000 FCFA et les mutations de véhicules dont les tarifs ont doublé. Mais le mal des transporteurs demeure le racket dont ils font l’objet et qui révèle la grande corruption sur nos routes. Ce mouvement a causé une lourde perte à l’économe nationale, et on parle d’une centaine de milliards.

Mal gouvernance ? La Poste, longtemps dans la léthargie, vient de nous rappeler à ses souvenirs, par un scandale de détournement de plus d’un milliard de FCFA.

 Et son directeur général, l’ancien ministre Abdoulaye Bibi Baldé, ne trouve pas mieux pour se blanchir que de virer Saliou Fédior, le Directeur général de Poste finance, une filiale, qui a osé lever le lièvre. Abdoulaye Bibi Baldé serait allé jusqu’à recruter des nervis pour l’empêcher d’accéder à son bureau !  

Son prédécesseur a été limogé pour avoir voulu faire la lumière sur ce détournement qui plombe les activités de la boite, jusqu’à l’impossibilité de payer les pensions des retraités. Une honteuse représailles contre la transparence règne depuis trois ans dans cette boite.

Mais peut-on seulement le lui reprocher, lorsque le président Macky Sall son chef, himself, reçoit en audience un certain Djibril Ngom.

Ce dernier on se souvient, mandataire de Yééwi Askanwi à Matam avait tout bonnement disparu avec les dossiers de candidatures de la coalition, pour ensuite annoncer publiquement sa transhumance à l’APR, quelques heures après son audience avec le président de la république. Audience perçue comme une prime à la trahison et qui a affligé beaucoup de Sénégalais.

L’opposition Sénégalaise regroupée dans la coalition Yééwi Askanwi qui avait interjeté appel suite au rejet de ses listes électorales, et obtenu gain de cause, constate avec amertume les refus des autorités territoriales d’appliquer cette décision de justice en leur faveur.

Elle reproche au ministre de l’intérieur et au président Macky Sall non seulement de ne pas exécuter la décision de la cour d’appel, mais aussi d’avoir instruit le commandement territorial de se pourvoir en cassation auprès de la cour suprême. Une grave accusation qui bafoue la neutralité de l’administration territoriale et révèle son instrumentalisation par l’autorité centrale.
L’affaire de l’audience de Djibril Ngom semble être la goutte d’eau de trop, puisque Yééwi Askanwi a réagi en organisant une conférence de presse, lors de laquelle elle a adopté une posture de radicalisation face au régime de Macky Sall.

Ainsi elle a décidé de mettre la pression sur le Chef de l’état, accusé de haute trahison, et compte saisir la haute cour de justice. Ceci, après avoir servi une citation directe au sieur Djibril Ngom qui sera poursuivi pour abus de confiance, faux et usage de faux, escroquerie et manœuvre frauduleuse, et tentative d’escroquerie à un jugement. Rien de moins.
Yééwi Askanwi exige en plus, le nerf de la guerre, c’est-à-dire la réclamation du fichier électoral.

La société civile n’est pas en reste, dont une frange exige la liberté provisoire au profit de Kilifeu, le rappeur ex membre du mouvement Y en a marre, suite à l’élargissement de Thierno Diallo, son bourreau. Ces jeunes menacent d’organiser une gigantesque marche le 10 Décembre pour dénoncer une justice sélective à leurs yeux.
Pendant que l’école Sénégalaise, après deux années d’accalmie retourne aux braises avec le mot d’ordre de grève du CUSEMS et la grève de la faim des étudiants de l’Université Virtuelle.

Le président Maky Sall et son régime sont véritablement pris dans un cercle de feu dont les contours ont embrassé l’international avec Transparency international et six pays dont les Usa qui ont demandé à fouiller dans les contrats pétroliers. Une initiative qui remet au-devant de la scène le président de la république et son frère Aliou Sall, mais aussi l’ancien ministre libéral Karim Wade.

Dès lors on comprend aisément les très bonnes dispositions du Chef de l’état à recevoir la société civile qui joue au sapeur-pompier en appelant à la pacification de l’espace politique. A savoir le cadre unitaire de l’islam, le réseau Siggil Jiguéén yi etc…
 
Isidore Séne
 
 












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